Consultations à 20€ pour les personnes au chômage

Publié le par Ateliers d'Art-thérapie analytique Béatrice Constantin-Mora

Consultations à 20€ pour les personnes au chômage

Sur un des groupes où j’ai partagé mon flyer, une dame m’a interpellé par “c’est tout simplement honteux”. Je lui ai demandé “qu’est ce qui est honteux ?” et elle m’a répondu : “ De profiter du chômage pour faire des bénéfices”.

C’est donc une bonne introduction pour l’article qui va suivre ainsi que les prochains.

1/Pourquoi cette initiative ?

Elle a un lien avec « Les Lundis positifs » en Espagne, où les consultations sont gratuites pour les personnes en situation précaire. Celles là même qui en auraient le plus besoin, mais en sont tenues éloignées à cause de l’argent qu’elles ne peuvent pas fournir et peut-être cette croyance encore tenace mais fortement encouragée cependant, qu’aller consulter, c’est soit pour les riches, une forme de snobisme intellectuel, soit pour les fous.

Or, la souffrance et la tristesse, le désespoir sont des traits attachés à notre humanité, ce ne sont pas des maladies. La pathologie découle souvent de l’ignorance ou de l’indifférence à ces émotions, qui sont souvent difficiles à exprimer par la parole, et souvent aussi, peu ou pas entendues, recueillies, sans qu’un jugement de valeur ou un comparatif avec une norme ne s’y posent, laissant le sujet avec ses particularités, de côté. Et l’esprit humain, la sensibilité humaine a vite fait de faire l’amalgame entre le jugement négatif entendu sur le « chômeur » et la dépréciation de sa propre personne.

Au départ, je ne suis pas tellement favorable à la totale gratuité, je préfère pratiquer un tarif adapté à la situation financière des personnes... Les organismes dédiés ne me font pas don du loyer, des charges...

Mais malgré tout, laisser un espace disponible, un peu à l'image des "cafés suspendus", pour que quelqu'un faisant partie des plus fragiles, puisse bénéficier d'un lieu de parole et d'écoute, au même titre que les autres citoyens qui consultent dans le privé me semble important.

Bien sûr, des lieux "de gratuité" existent déjà dans les villes et un travail considérable est fait par des équipes de terrain professionnelles et bénévoles pour aller à la rencontre des personnes les plus éloignées des lieux de soins psychiques et physiques.

Quant à moi, avant d'être thérapeute, j'ai été éducatrice, donc sur le terrain. Et souvent les listes d'attentes sont longues avant d'obtenir un premier rendez-vous, ce qui décourage en général assez vite les personnes qui commencent à accéder à l'idée et à l'envie d'aller mieux, de se comprendre davantage, de soulager les maux qui se sont accumulés au cours de leur histoire...

Je continue, en tant que thérapeute à m’intéresser à la “chose sociale” et c’est en connaissance de cause donc, que je souhaite très modestement contribuer au fait que l’argent, même s’il est important, ne soit pas une barrière à la possibilité pour certaines personnes d’avancer dans leur vie.

Quant à tirer un “bénéfice” d’une consultation à 20€...? Oui, celui d’offrir à d’autres ce que j’ai moi-même reçu et qui me permet d’écrire ces lignes.

 

Épisode 2 à venir...

 

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