Prendre soin de soi par l'art-thérapie analytique à Paussac-St Vivien

Publié le par Ateliers d'Art-thérapie analytique Béatrice Constantin-Mora

Je conçois avant tout l’art-thérapie comme une pratique de soin psychique qui engage la parole et le corps.

La parole est le corps. Ils ne sont pas dissociés, ni dissociables. Quel message véhiculerait une parole, sans les émotions, les tonalités de la voix, les mimiques posturales, gestuelles ou celles du visage ?

L’art-thérapie est souvent décrite comme une thérapie non-verbale. C’est omettre de préciser que les mots, la parole du thérapeute ou son silence accompagne l’expression du patient. Le plein, le vide vont de paire.

Comme d’autres pratiques de soin psychique, le cabinet d’art-thérapie, en particulier, est avant tout un lieu d’expérimentation. Je ne demande pas aux patients de créer en vue d’un résultat attendu. Dans ma pratique, je constate que la création, l’envie de créer est un effet de la thérapie, y compris chez des personnes qui n’ont jamais « appris » ou qui n’en n’ont jamais eu le désir auparavant. Je mise sur un lieu, un accueil et du matériel simple d’accés pour se raconter et être ouvert à l’imprévu, la surprise ; être attentif à ce qui se dit quand cela se parle, y compris à travers une recherche gestuelle ou symbolique.

Nous sommes à l’écoute, en recherche, pas dans un système réeducatif qui proposerait des exercices en vue d’un résultat préconçu. Ici, en libéral, les personnes viennent de leur plein gré. Elles sont accompagnées en vue de trouver/créer comment comprendre la situation difficile qu’elle traverse, se comprendre au sens de se prendre en compte suffisamment pour nourrir des ressources fertiles qui vont leur permettre de vivre une vie satisfaisante. On ne gomme pas ni tout d’un coup, ni totalement, la tristesse, certaines peurs ou traumatismes. Mais on peut apprendre progressivement à les reconnaître, les sentir en soi, découvrir comment les rendre moins influents et commencer à entrevoir d’autres perspectives qui jusqu’alors demeurées cachées, mais en attente de se dire ou de se trouver.

L’art-thérapeute, peut être plus que tout autre, travaille à partir de sa propre subjectivité, ce qui présuppose un travail continu d’analyse personnelle authentique. Dans un autre lieu, il remet en jeu sa propre connaissance de lui-même.

Si la connaissance de la psychopathologie est importante, l’empreinte sociale du sujet l’est aussi. Mon expérience d’éducatrice spécialisée est aussi un apport en ce sens. Chaque personne transporte avec elle, son espace social et culturel actuel, celui de sa famille, l’histoire de celle-ci.

Thérapeute comme patient, nous sommes soumis au phénomène social. Les apports psychanalytiques peuvent être complétés par des données sociologiques, historiques, voire juridiques. Les symptômes changent à mesure que change la société. De nouveaux apports psychanalytiques vont dans ce sens et permettent d’aborder d’autres types de compréhension des personnes demeurées en marge des « catégories » classiques, je pense en particulier aux personnes en difficultés vis-à-vis des limites.

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